Dans un contexte où les enjeux environnementaux occupent une place de plus en plus prépondérante, le métier de paysagiste est en pleine mutation. Au-delà de devoir concevoir ou d’entretenir parcs, jardins, espaces naturels, les paysagistes vont devoir travailler avec le vivant qui relie les plantes du sol aux racines mais également toute la biodiversité animale, végétale, fongique qui feront de nos espaces verts des espaces de nature durable et résilient.
Le Paysagisme : un métier de savoir-faire et de savoir-être
Etre paysagiste c’est évidemment mettre en pratique un savoir-faire. Etre paysagiste c’est avant tout un savoir-être. L’humilité semble une des valeurs de ce métier car de loin l’homme ne peut tout maitriser surtout quand il travaille avec du vivant. Il devra concilier l’esthétisme, la gestion de l’eau, la gestion des adventices, la réutilisation des « déchets verts », voire apprendre ou réapprendre à tailler, planter en association et non en isolé. C’est un métier qui aujourd’hui est en pleine mutation car nombre de scientifiques s’intéressent au vivant et ce que nous faisions avant ne peut plus aujourd’hui se faire. Le changement climatique nous amènera à changer notre regard, à apprendre que le spontané est notre allié. Le métier de paysagiste c’est un engagement environnemental en réalisant des « îlots de fraicheur », il contribue à un mieux vivre en milieu urbain. Le métier de paysagiste c’est devenir ambassadeur auprès des habitants pour sensibiliser à la biodiversité.
Finalement, être paysagiste c’est devenir éco-paysagiste c’est à dire penser le parc, le jardin en un écosystème fonctionnel et plus comme un jardin à la Française malheureusement.
La contribution des paysagistes pour la préservation du vivant
Aujourd’hui, les paysagistes jouent un rôle clé dans la préservation et le suivi de la biodiversité. Ils doivent comprendre le rôle des adventices, intégrer la flore locale avec les plantes ornementales, diversifier les habitats naturels de la haie sèche, à la mare. Ils participent à des relevés de flore et de faune afin d’alimenter les sciences participatives dont Florilège ou Propage. Ils innovent dans une gestion différenciée et écologique en associant usages des habitants et préservation du vivant. C’est un nouveau métier complet associant le physique, l’intellect, l’humain, et l’émotion. Mettre en pratique la taille raisonnée, le fauchage, créer des habitats pour les pollinisateurs et avoir une vision globale de trame verte, brune, noire, bleue c’est le métier de paysagiste aujourd’hui pour demain. De plus, la conception de toitures végétalisées et de murs verts tapissés de plantes grimpantes dans les zones urbaines permettent de réduire ainsi les îlots de chaleur et améliorer la qualité de l’air. Le métier de paysagiste est en pleine mutation, apprendre, réapprendre ne se fait pas du jour au lendemain, et au-delà de promouvoir la biodiversité c’est également un métier physique qui demande rigueur et endurance. C’est un métier d’extérieur où les 4 saisons sont un quotidien. Mais au-delà de ces contraintes, c’est surtout un métier de liberté en plein air. Le métier de paysagiste concepteur est moins contraint par les intempéries mais c’est un métier également en transition car il se doit de prendre en compte le sol, la gestion de l’eau, une palette végétale adaptée au changement climatique et surtout savoir faire du petit ou du grand jardin un écosystème autonome. C’est un métier qui concilie écologie et paysage.
Des projets innovants et durables en France et dans le Rhône et région Auvergne-Rhône-Alpes
En France, plusieurs projets innovants illustrent parfaitement cette synergie entre paysagisme et biodiversité. Le parc André Citroën à Paris est un modèle de conception durable, avec ses jardins thématiques et ses vastes espaces verts.
À Lyon, le parc de la Tête d’Or constitue un véritable sanctuaire pour une multitude d’espèces animales et végétales. Ces projets démontrent comment une approche bien pensée du paysagisme peut avoir un impact significatif sur la biodiversité et améliorer la qualité de vie des citadins.Le département du Rhône, en particulier, se distingue par son engagement en faveur de la biodiversité et du développement durable. Le Grand Parc Miribel Jonage, situé près de Lyon, est un espace naturel protégé de 2 200 hectares qui combine loisirs, agriculture et conservation de la nature. Ce parc est un exemple emblématique de la manière dont le paysagisme peut contribuer à la biodiversité tout en offrant aux habitants un lieu de détente et de découverte de la nature.
Les qualités requises pour être paysagiste
Pour exceller dans ce domaine, plusieurs qualités sont indispensables. Un paysagiste doit avoir une solide connaissance des plantes et de leurs besoins, ainsi qu’une sensibilité écologique. La créativité est également essentielle pour concevoir des espaces à la fois beaux et fonctionnels. De plus, la capacité à travailler en équipe et à communiquer efficacement avec les clients et les autres professionnels du secteur est cruciale. Enfin, une bonne condition physique est souvent nécessaire, car le métier peut être exigeant sur le plan physique.
La Formation et les débouchés
Pour devenir paysagiste, plusieurs parcours sont possibles. Les formations vont du CAP au diplôme d’ingénieur paysagiste, en passant par le BTS Aménagements Paysagers. Ces formations allient théorie et pratique, permettant aux étudiants d’acquérir les compétences nécessaires pour entrer rapidement sur le marché du travail. Les débouchés sont nombreux, que ce soit dans les collectivités territoriales, les entreprises privées ou les bureaux d’études.
Ce qu'il faut retenir
- Le paysagisme, en intégrant de plus en plus les principes de la biodiversité, se positionne comme un métier d’avenir. En créant des espaces verts durables et en favorisant la biodiversité, les paysagistes contribuent de manière significative à la lutte contre le changement climatique et à la préservation de notre environnement.
- En France, cette profession connaît un dynamisme sans précédent, porté par une demande croissante pour des aménagements écologiques et esthétiques. Pour les jeunes en quête d’une carrière porteuse de sens, le paysagisme offre des perspectives prometteuses et un impact positif sur notre planète.
